Frise du Parthénon

Frise du Parthénon, épreuve en plâtre, collection privée.

Dimensions : hauteur, 1,10 m ; largeur, 1,50 m, épaisseur: 0,07 m

Conservation-restauration réalisée par Magali Brunet

Cette épreuve en plâtre reproduisant à l’échelle 1 un des tableaux de la frise ouest du Parthénon, sur l’Acropole d’Athènes, appartient, avec une deuxième épreuve, à un propriétaire privé, les tenant de son aïeule parisienne. Il n’est pas étonnant de trouver de telles œuvres, même monumentales – les épreuves font près de 1,50 m par 1, 10 m chacune – chez des particuliers. Il était en effet courant au début du XXème siècle d’acquérir une reproduction en plâtre d’une œuvre antique. Les épreuves portent le sceau « Musée du Louvre » provenant de l’atelier de moulage, estampille obligatoire à partir du Second Empire pour tout moulage sortant des ateliers. La forme ovale de l’estampille avec motif de lauriers indique que l’épreuve est sortie des ateliers à la fin du XIXème siècle ou au tout début du XXème siècle.

L’œuvre en présence est donc un surmoulage d’une épreuve sortie d’un premier moule. Elle fut vendue comme bon nombre de ses semblables à un particulier souhaitant posséder des copies d’œuvres prestigieuses à domicile.

D’après l’ouvrage de F. Rionnet[1], l’atelier de moulage fut créé en 1794 sous la nouvelle République. C’est un atelier unique en Europe dont le but premier était pédagogique et scientifique : il s’agissait de diffuser largement les copies d’antiques ; plus tard le but devint commercial. Les moulages des œuvres in-situ ou présentes dans les musées européens débuta au début du XIXème siècle. En 1817, une campagne a lieu pour mouler les marbres du Parthénon rapportés au British Museum par Lord Elgin. Les copies arrivent en France en 1819.

Le premier tableau a souffert de l’humidité lors de son stockage (voir photo 1) et le deuxième a été cassé lors d’une chute. La restauration a consisté en un nettoyage de la surface à sec (voir photo 2) permettant de retrouver la patine originale (le plâtre était ciré pour lui donner l’aspect de la pierre), le recollage des éléments brisés, des comblements et des retouches aux pastels secs (voir photo 3).

L’original en marbre de cet élément de la frise est actuellement au musée de l’Acropole d’Athènes. Il est clair d’après les photos actuelles que cet original s’est dégradé avec le temps : la tête du cavalier est manquante. L’épreuve en plâtre sur laquelle la tête est complète, documente ainsi de façon remarquable l’état que l’œuvre avait au milieu du XIXème siècle.

Cet exemple démontre l’intérêt de ces épreuves en plâtres, bien souvent déconsidérées car n’étant « que des copies ». Leur conservation permet cependant la documentation précise d’un état désormais perdu.  

[1] Florence Rionnet, L’Atelier de moulage du Musée du Louvre (1794-1928), Ed. Réunion des musées nationaux, Paris, 1996, 407 p.

Atelier du Pigassou

Conservation/Restauration d’œuvres sculptées

Magali Brunet, www.atelierdupigassou.com

Rouffiac-Tolosan (31)

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